Pour un Homme d’État il y a plusieurs moyens pour passer à l’histoire. D’habitude on va faire quelques choses d’extraordinaire; une loi originelle, un accord de paix ou une guerre. Le Premier Ministre britannique David Cameron a lui aussi décidé de gagner sa place dans l’histoire politique britannique.

Au mois de Septembre en Écosse il y aura un referendum pour décider si la région va continuer à faire partie du Royaume-Uni ou s’elle doit devenir indépendante. Comme leader du parti conservateur et Premier Ministre du pays on s’attendrait un fort engagement contre les sentiments sécessionnistes.  Rien de tout ça. Malgré les sondages disent que le consensus pour l’Independence est en train de s’accroitre Monsieur Cameron semble ne pas être très intéressé à ce qui se passe en Écosse. Excès de confiance ? Ou plutôt l’espoir que sans la région du Nord, qui n’a jamais aimé le parti conservateur, les « tories » vont s’assurer des victoires électorales à Westminster beaucoup plus « faciles » dans le futur ?

Au contraire Monsieur Cameron est très pris par sa nouvelle bataille avec l’Union Européenne et contre le candidat à la présidence de la Commission Européenne, Jean-Claude Juncker. Le Premier Ministre britannique, terrorisé par la victoire des eurosceptiques du UKIP qui ont gagné du consensus surtout parmi les électeurs du parti conservateur, a lancé son offensive contre l’Union Européenne. Il menace de retirer l’adhésion de Londres à l’Union si Juncker, un supporter de l’Union politique, sera élu président de la Commission Européenne. Une stratégie qui, selon le Premier Ministre Britannique, pourrait faire regagner à son parti les votes perdus en faveur du UKIP  mais qui fera  sortir le pays de l’Union plus rapidement avec des conséquences négatives sur le plan économique.

Il est très probable que Londres quittera l’UE dans tout cas parce que, même si  le Royaume-Uni a vécu un des périodes d’expansion économique les plus heureuses de son histoire, la monté de l’euroscepticisme et l’hystérie anti-européenne sont très forts. Avec cette décision le pays perdra les avantages économiques dont il a bénéficié (plusieurs entreprises comme la Siemens, prêt à investir dans l’Humberside, ont déjà affirmé qu’il quitteront le pays si Londres ne restera pas dans l’UE) et la Grande-Bretagne sera encore plus isolée.
Dans ce contexte on s’attendrait à voir un leader très engagé pour trouver une solution qui soit dans l’intérêt économique du pays et pas un soutien aux sentiments populistes dans l’intérêt de un parti politique. Mais on n'a vu rien de tout ça.

Tentation de sécession, isolement diplomatique et perte de l’accès à un de plus important marchés mondiaux; un scenario inquiétant mais Monsieur Cameron ne paraît pas se préoccuper trop. La seule chose que semble lui-intéresser c’est de devenir l’ « héro » des Eurosceptiques nationaux et sauver son parti. Et qu’est-ce qui se passe si le prix à payer est trop cher ? Tant pis, semble penser le locataire de Downing Street.

Il y a plusieurs moyens pour entrer dans l’histoire. David Cameron semble avoir décidé de gagner sa place dans l’histoire politique britannique come le leader qui pourrait perdre le Royaume- Uni( ?) et isoler le pays du plus grand marché mondial.

Ladies and Gentlemen voilà un vrai Homme d’État.