Le film de Andrzey Wajda sur le massacre russe des officiers polonais à Katyn boycotté en Italie par des milieux culturels qui n'aiment pas voir les russes “si mal représentés”. Un épisode décourageant, le fruit de une polarisation idéologique encore très forte dans le pays qui conditionne souvent les débats culturels et politiques.

Quand Andrzey Wajda a produit KATYN pour documenter l'assassinat de milliers des officiers polonais commis par les troupes de Stalin il avait probablement prévu l'hostilité des russes. Mais il n'aurait jamais pensé que son film aurait dû faire face à la froideur de un autre pays européen; l'Italie.

Même si KATYN avait été très apprécié au festival de Cannes 2009, son début italien est passé sous silence et le film a été disponible seulement dans quelques petite salles inconnues à Milan et Rome. On pourrait expliquer ça simplement avec des raisons commerciales; l’histoire polonaise n’est pas très connue en Italie et dans tout cas aurait été difficile de prévoir un succès.

Mais il y a un an la presse italienne a explicitement affirmé que le film aurait été boycotté pour des raisons idéologiques et culturelles; toutefois on avait pas expliqué bien qui était le responsable.

Aujourd’hui on est sûr que KATYN a été victime de un boycottage culturel; c’est le consul polonais à Milan, Dott. Krzysztof Strzalka, qui me confirme ça après l'avoir contacté. « Bien sur, KATYN a été victime de un boycottage organisé pour défendre la réputation de la Russie. Il s'agit de une opération réalisée surtout (mais pas seulement) par quelques milieux culturels liés pour la plus part à la Gauche radicale italienne. On a empêché même de faire voire le film aux étudiants universitaires ».

N'est pas la première fois que la gauche radicale réalise ce genre d'opération; au 2008 elle avait déjà cherché d'attaquer la participation d'Israël au salon du livre de Turin.

Ça fait déjà longtemps que l'extrémisme idéologique de cette partie de la gauche représente un problème pour toute la gauche italienne en général. Elle assume d'habitude des positions très extrémistes, mais ne devient jamais une alternative politique croyable à la droite.

Au contraire; en raison de son extrémisme la gauche radicale souvent devient prétexte pour alimenter la paranoïa anticommuniste de Berlusconi. Quelques représentants du parti de Berlusconi ont même cherché de profiter du boycottage de KATYN pour parler de un scandale.

Aujourd'hui, un an après la sortie du chef-d'oeuvre de Wajda dans les cinémas italiens, c'est difficile d'imaginer que l'histoire polonaise soit plus familière pour l'opinion publique locale.

Mais dans tout cas, le metteur en scène de KATYN est devenu lui-même un involontaire acteur de un autre film très différent; celui de la politique italienne. Il n'aurait jamais pu prévoir tout ça.

Le cinéma de Milan ou KATYN a été répresenté

Le consulat polonais à Milan