L'AUTRE BELGIQUE

 

Après les récentes prises de position de la Ligue Nord contre l'équipe d'Italie engagée dans la coupe du monde et contre l'hymne nationale, se représente encore le problème de la vraie nature du parti, de son rôle dans la coalition de Berlusconi et de une possible risque pour l'unité du pays.


 

Le but marqué par le joueur paraguayen Alcaraz lundi soir face à l'Italie n'a pas seulement porté de la douleur chez les italiens; au siège de la Ligue Nord on a fait la fête en rêvant une défaite des Azzurri. Le football n'est pas la seule occasion dans la quel ce parti a récemment manifesté son mépris face à l'Italie. La semaine passée le gouverneur de la Vénétie Luca Zaia, avant d'inaugurer une école, a demandé l’exécution du Va' pensiero de Verdi (composition musicale « adopté » par la Ligue Nord comme hymne des régions septentrionales) au lieue de l'hymne national italien.

Pas de surprises pour qui connaît bien la Ligue Nord; ces prises de position semblent montrer définitivement que il s’agit de un vrai parti sécessionniste, plutôt que d’un mouvement fédéraliste. Le fédéralisme paraît être un truc, un « Cheval de Troie » avec lequel gagner de facto l’indépendance virtuelle des régions du nord.

Mais ce qui est passé dans ces derniers jours pourrait n’être pas seulement la manifestation naturelle de la pensée officielle du parti ; il pourrait s’agir aussi de un message implicite de la Ligue Nord à celui qui l’ « a dédouanée » politiquement, à celui qui lui a permis d’entrer dans le gouvernement national : Silvio Berlusconi.

La récente manœuvre économique préparée par le Premier Ministre pour éviter à l’Italie une « débâcle grecque » n’a pas gagné beaucoup de consentement. Surtout dans les régions du nord, ou il y a les citadelles électorales de la Ligue Nord, les coupes dans les dépenses pour les administrations locales pourraient forcer la fermeture de quelques services sociaux très importants.

Cette opération risquerait de causer du mécontentement chez les électeurs de la Ligue Nord et aussi de compromettre les réformes autonomistes promises par le parti.

Les provocations anti-italiennes du mouvement paraît plutôt être un avertissement pour son allié de ne pas pénaliser les régions du Nord et pour lui rappeler qu’il gouverne grâce à eux.

Dans le cas contraire, la Ligue Nord pourrait persévérer avec ces prises de position explicitement sécessionnistes en mettant en difficulté le gouvernement de Berlusconi même.

Instabilité politique et pulsions séparatistes ; peut être que la Belgique n’est pas le seul pays européen qui risque d’imploser.

 

Militants de la Ligue Nord

 

 

Le gouverneur de la Vénétie Luca Zaia

 

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