“We exist, we exist”; c'est avec ce slogan que, malgré la pluie torrentielle qui c'est abbatue sur Londres samedi matin, une centaine des turcs-chypriotes se sont rassemblés à Trafalgar Square pour protester contre la manquée reconnaissance de leur communauté. En particulier les manifestants demandaient que les turcs-chypriotes puissent benefier de memes droits des grecs-cypriotes et accéder aux aides financieres dont l’autre communauté déjà bénéficie.
Après l'interventation de l'armée turque au 1974, l'île a été separée dans deux parties; au sud il y a les greques qui constituent le gouvernment officiel de Chypre et qui fait partie de l'UE. Au Nord il y a un gouvernment turc-chyprote reconnu seulement par Ankara.
“Les turcs-chypriotes sont traités dans une manière à tout à fait injuste. Nous aussi, nous sommes des habitants de cette île mais face aux grecs-chypriotes nous n'avons aucun droit et tous les fonds européens sont seulement pour eux. Pour la communauté internationale ( à l'exception de la Turquie) nous sommes comme des fantômes, nous n'existons pas” me dit Ish Ilgaz, une des organisatrice de la manifestation.
Quand je lui demande si on pense que Chypre pourrait se réunifier, peut- être comme état fédéral, elle se montre sceptique “ On a eu le referendum du 2004 et les grecs-chypriotes ont voté NON à la réunification en démontrant de n' être pas intéressé à la réconciliation. Dans tous cas notre object c'est la reconnaissance de nos droits comme communauté, les problèmes politiques nous nous n'intéressent pas” m'explique encore Ish Ilgaz.
Dans la foule les symboles turc-cypriotes s'agitent à côté des drapeaux turcs, ça pourrait faire penser que Ankara soutienne ce mouvement. Mais Ish Ilgaz dément catégoriquement aucun appui politique par le gouvernment turc et affirme que les drapeux turcs sont une initiative individuelle de quelques manifestants.
Il y a ressentiment dans cette manifestation, un ressentiment alimenté par la conviction d'etre victime de une injustice qui, selon Ish Ilgaz, aurait aussi des motivations raciales. “C'est claire parce que l'UE ne veut pas reconnaître notre communauté. Nous sommes musulmans et ça ne plaît pas à Bruxelles”, souligne encore l’organisatrice de la manifestation.
Le message qui paraît arriver de Trafalgar Square c’est que les revendications des turc-chypriotes pourraient représenter un autre aspect du un plus grand problème qui affecte l’ Union européenne: comme se rapporter avec les gens de religion musulmans dans l’Union. Le “J’accusse” des manifestants de Londres c’est très similaire à ce qui Ankara adresse à Bruxelles pour blâmer le refus de l’ Union européenne face à sa demande d’adhésion et les deux sujets pourraient facilement se lier.
Dans ce cas Bruxelles pourrait devoir faire face à une affaire très embrouillée. Il semble que on ne pourrait pas ignorer éternellement les revendications des turc-chypriotes et la situation de l’ île; mais en même temps si on excaucent les turc-chypriotes pourrait être plus difficile poursuivre la même politique de l’exclusion avec Ankara.
Trente-six ans après son élévation, le dernier mur de la méditerranée pourrait être prêt à devenir un problème au sein de l’Union.

Des images de la manifestation de Londres