Les faussetés italiennes
Le 17 Mars prochain, l’Italie va célébrer son 150ème anniversaire. Cette célébration a été violemment boycottée par la Ligue Nord, le parti autonome du Nord de l’Italie et principal allié de Silvio Berlusconi. Mais ce qu’il s’est passé il y a dix jours à Schio, près de Vicenza, est plus qu’une simple provocation. Des militants de la Ligue Nord ont incendié un mannequin représentant Giuseppe Garibaldi, héro de l’indépendance italienne au XIX siècle.
Les dirigeants de la Ligue Nord n’ont pas condamné ce geste et certains d’entre eux ont même été jusqu’à soutenir cette initiative. La haine anti-italienne n’est pas vraiment surprenante, cela fait déjà un certain temps que les alliés de Berlusconi démontrent leur désamour pour l’Italie et la moitié des italiens. Le fédéralisme, qu’ils affirment être leur objectif politique, semble plutôt être un prétexte pour mettre en relief les divergences entre le Nord et le Sud du pays. Fédéralisme ne signifie pas division, il y a des pays fédéralistes comme l’Allemagne, la Suisse et les USA où le sentiment national est très fort. Mais ça n’est pas le cas de la Ligue Nord, qui est encore un parti sécessionniste comme le dit clairement l’article numéro 1 de son statut http://www.leganord.org/ilmovimento/lega_nord_statuto.pdf.
Mais la chose la plus étonnante est finalement le silence des dirigeants du PDL, le parti de Berlusconi, et de la presse berlusconienne, face à ces manifestations de haine anti-italienne. Quand la presse internationale est critique envers Berlusconi, ces derniers sont toujours les premiers à s’indigner et à défendre l’orgueil national contre la « mauvaise presse étrangère ». Il serait intéressant de savoir ce que des journalistes tels que Vittorio Feltri, Augusto Minzolini, Maurizio Belpietro et Alessandro Sallusti pensent de ce qui s’est passé à Schio et des insultes anti-italiennes de la Ligue Nord. Il serait aussi bon de savoir pourquoi des représentants politiques comme Maurizio Gasparri, Daniela Santanchè et Michela Vittoria Brambilla n’ont pas réagi face aux provocations de leur allié. Pensent-ils qu’un article de l’Economist, du Financial Times ou du Monde est plus « offensant » que l’outrage à la mémoire d’un personnage comme Garibaldi ou des insultes de la Ligue Nord ?
Il semblerait que la cohérence ne soit pas une vertu très populaire dans la politique et dans la presse qui entoure Silvio Berlusconi.
Le mannequin incendié
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