Il y a quelqu'un en Italie qui va s’inquiéter beaucoup pour le sort de Gaddafi. No, il ne s’agit pas de son ami Silvio Berlusconi, il s’agit plutôt de ses alliés de la Ligue Nord qui ont manifesté leur opposition à la guerre de l’Otan. Cette position pourrait paraitre bizarre parce que le mouvement sécessionniste n’a jamais montré aucun intérêt pour la politique étrangère et on ne comprend pas les raisons pour lesquelles ils défendent un dictateur. La Ligue Nord avait déjà surpris l’opinion publique italienne pendant la guerre au Kosovo quand elle avait défendu Milosevic, un homme qui n’avait montré aucune tolérance pour les mouvements autonomistes. S’agit-t-il d’une contradiction? No, pas forcement car une enquête judiciaire italienne datant 1998 appelée Cheque to Cheque avait déjà démontré que ce n’était pas le cas. Il y a 13 ans le Parquet général de Torre Annunziata, une ville prés de Naples, avait trouvé des preuves que Gaddafi avait envoyé des considérables sommes à la Ligue Nord et au leader nationaliste russe Vladimir Zhirinovskji, un grand allié de Milosevic et un ami des sécessionnistes italiens .
Selon l’enquête Cheque to Cheque Gaddafi voulait financer les mouvements sécessionnistes européens, surtout en Italie, pour déstabiliser le continent. La Ligue Nord ne serait pas la seule à avoir bénéficié de l’argent libyen, les nationalistes russes et slovènes aussi auraient reçu des sommes. Dans cette manière le leader libyen aurait liés ces différents mouvements les un avec les autres pour influencer les changements en cours en Europe à la fin des années quatre-vingt-dix. Ce scenario pourrait aussi expliquer la solidarité de la Ligie Nord avec Milosevic et les nationalistes de l’Europe de l’est. L’enquête Cheque to Cheque a été divisée en plusieurs enquêtes que n’ont pas aboutie. Donc on ne peut pas affirmer si Gaddaffi a continué à financer la Ligue Nord après l’année 1998. Le mouvement sécessionniste a justifié son opposition à la guerre de cette manière : cela encouragerait l’immigration clandestine vers l’Italie. Mais cette ancienne enquête fait remonter à la surface des liaisons étranges dont l’opinion publique italienne n’a jamais entendu parler.

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