Dizaines des Tibétains se sont immolés pendant les derniers mois pour protester contre la répression chinoise dans la région et contre se tentatives de supprimer la culture locale. Pas d'espoir pour les  Tibétains d'avoir du succès dans leur lutte, mais dans tout cas ces suicides sont la preuve que la stratégie répressive de la Chine a échouée.. On en a parlé avec deux experts du pays asiatique, le professeur Elena Barabantseva de l'Universitè de Manchester et le professeur Michael Barr de l'Universitè de Newcastle

1) On a vu plusieurs d'auto-immolations au Tibet contre l'occupation chinoise récemment. À votre avis est-ce qu'il s'agit de un phénomène temporaire  c'est plutôt  une nouvelle phase de la lutte des Tibétains  qui pourrait se propager à d'autres régions comme le Xinjiang, par exemple?

Professeur Elena Barabantseva
Il est difficile à dire si ces auto-immolations représentent une nouvelle stratégie des Tibétains. On a déjà vu ça dans le passé, mais ils se ont particulièrement intensifiés dans les derniers mois. Je crois que tout ça soit directement lié aux politiques du gouvernement chinois dans la région. Après les émeutes du 2008 Pékin a  adoptée plusieurs mesures  qui limitent l'autonomie de la région. Par exemple on a décidé que les monastères tibétains soient directement gérés par le gouvernement et pas par les moines. Puis encore il y a des hommes du gouvernement stationnés dans les monastères pour mieux les- contrôler. Le gouvernement considère ces mesures comme nécessaires pour le fonctionnement ordonné des institutions, et pour la prévention de «séparatisme» et «terrorisme». Pékin préfère aussi accuser des forces «extérieures» plutôt que regarder aux questions intérieures. Ces mesures ont contribué à exacerber les tensions dans la région parce que elles sont en contraste  avec ce qui se faisaient avant, quand les moines avaient le contrôle des monastères. Dans tout cas Je ne pense pas que les auto-immolations puissent s'étendre aux autres régions de la Chine, car ils ont un caractère très bouddhiste.

Professeur Michael Barr
Il s'agit d'une nouvelle vague dans une lutte continue. Il n'a pas obtenu la presse qu'il mérite, à mon avis. Je ne vois aucun signe de propagation au Xinjiang à ce stade, qu'il y ait eu des rapports récents de perturbations à Kashgar. Dans le bouddhisme brûler le corps peut être considérée comme un acte altruiste de sacrifice, souvent dans la défense de la liberté religieuse. Je ne sais pas les musulmans ont des opinions similaires, mais je ne le pense pas (que vous aurez à le vérifier!). Aussi une question de fait garder à l'esprit que certaines des immolations ne suis pas venu au Tibet, mais parmi les populations tibétaines du Gansu, du Qinghai, du Sichuan et.

2) Est-ce que vous ne pensez pas que ces nouvelles tensions représentent une preuve que l'approche chinois sur la question tibétaine a failli? Les Tibétains n'ont aucun espoir, mais  Pékin n'a pas réussi à briser  l'opposition.

Professeur Elena Barabantseva
La protestation montre que les mesures gouvernementales et les politiques actuelles ne fonctionnent pas et ne sont pas acceptées par la population locale. Plutôt que accuser les forces extérieures et dire que les immolations sont des actes de terrorisme, les chinois devraient examiner leurs politiques et ces implications dans la région. Maintenant, il semble que pour certains Tibétains l'auto-immolation c'est le seul moyen de résister à la politique du Pékin.

Professeur Michael Barr
Il est important, je pense que cela montre un échec de Pékin et le dalaï-lama -, il est en fait plus modéré / conservateur dans ses points de vue et que certains Tibétains vivant en Chine. Il existe certaines preuves d'une différence générationnelle entre les Tibétains, ce qui est inquiétant car si Pékin considère qu'il peut attendre de la DL à mourir pour résoudre ce problème, je crains qu'ils seront cruellement trompé. La question clé à surveiller à l'avenir, c'est la succession de la DL et comment cela est géré.

3) Il paraît que l'Inde a adopté une approche hostile à l'égard des militants tibétains pour mieux préserver ses relations commerciales avec la Chine. Est-ce que selon Vous ça pourrait avoir un impact fort sur l'activité du Tibet?

Professeur Elena Barabantseva
La position hostile de l'Inde sur les immolations ne représente pas un signe de une amélioration des relations avec la Chine. L’Inde reste un rival politique et un partenaire stratégique avec le quel Pékin a encore des questions territoriales à régler. Dans tout cas il s'agit d' un pays d'accueil pour les tibétaines et sa position sur la question semble être une position diplomatique dans un plus grand contexte ou il y a plusieurs d'autres questions.

Professeur Michael Barr
Je ne penses pas ça. Le cœur de la question tibétaine, ce que l'Inde dit pourrait avoir un impact sur l'administration centrale tibétaine, mais pas sur les Tibétains en Chine. Il faut aussi voir ce qui est passé au récent sommet BRICS à New Delhi a cherché de ne pas causer aucun embarras à la Chine pendant l'événement.

4) Comment voyez-vous le future de la lutte tibétaine? Est-ce que vous pensez vraiment que ont n' aucune espoir ou peut-être que un jour il y aura la chance d'aboutir quelques choses?

Professeur Elena Barabantseva
À cause de la montée de la puissance politique et économique chinois et de la réticence  de la communauté internationale à condamner Pékin, c'est seulement le Parti communiste qui pourrait décider pour une véritable autonomie (position du Dalaï Lama) de la région. Mais je ne crois pas que ça va passer très rapidement  .

Professeur Michael Barr
La fortune des tibétains est lié à une plu générale réforme politique en Chine. Dans tout cas le mieux qu'ils puissent espérer c’est une plus grande autonomie parce que même une Chine démocratique ne donnerait jamais l'indépendance du Tibet. Malgré la rhétorique, les gouvernements occidentaux reconnaissent le Tibet comme une partie du territoire chinois. Pour sa part la Chine est très sensible à son intégrité territoriale, il s’agit de un sentiment qui remonte au Siècle de l'Humiliation avec les guerres de l'opium et contre le Japon.