Le duel final

On a écouté plusieurs de promesses pendant cette campagne électorale et la plus part de ça semble être difficile à réaliser. Le seul clair résultat qu'on a déjà vue c'est la vague de Euroscepticisme qui va gagner du terrain dans le pays, on a parlé de la dernière partie de la campagne électorale avec Monsieur Vincent Tournier, Maître de conférences à l’Université de Sciences-Po Grenoble.

 

 

1) Selon la presse internationale la France aurait besoin des réformes mais aucun de deux candidats a parlè de ça. Au contraire Hollande et Sarkozy on relancé pour une croissance économique grâce à la dépense publique (par exemple le 60.000 professeurs promis par François Hollande), est-ce que selon Vous ces promesse sont réalistes et donc on doit s'attendre un président "de rupture" avec les passé ou à la fin le nouveau président sera plus pragmatique?

 

Professeur Vincent Tournier

En France, les campagnes électorales donnent rarement lieu à des propositions très précises sur le contenu des programmes, notamment lorsqu'il s'agit des questions économiques. Les propositions sont plutôt des marqueurs idéologiques qui envoient des messages aux électeurs (le travail, l'immigration, l'école, etc.). En outre, dans un contexte économique très difficile, aucun des deux candidats n'a intérêt à être trop précis. François Hollande doit trouver un subtil équilibre en montrant qu'il ne sera pas un président laxiste, tout en rassurant son électorat traditionnel sur sa volonté de défendre l'emploi et le système de protection sociale. De son côté, pour ne pas de déjuger, Nicolas Sarkozy doit continuer à critiquer le système de protection sociale en faisant valoir qu'il coûte trop cher et qu'il est contre-productif ("l'assistanat"), mais cet argument peut se retourner contre lui car, en ces temps de crise, les Français veulent être protégés. De plus, plaider pour des réformes radicales risque d'apparaître comme une politique imposée par l'étranger. Or, les Français attendent un président qui les protègent ; ils ne veulent pas d'un président qui donnerait le sentiment d'être le porte-parole d'un pays étranger ou d'une organisation internationale.

 

2) Les relations franco-allemandes semblent être en danger. Est-ce que on doit s'attendre des changements (même si Sarkozy est réélu) ou la force de l'Allemagne et des marchés obligera le nouveau président à se- modérer?

 

Professeur Vincent Tournier
Jusqu'à présent, les relations franco-allemandes étaient bonnes parce qu'elles reposaient sur le sentiment qu'il existait un partenariat relativement équilibré : pour l'opinion, les Français et les Allemands étaient les deux moteurs de l'Europe. Désormais, cette situation s'est brouillée. Les Français se sentent en position inférieure par rapport aux Allemands ; ils savent que la crise est plus forte chez eux que de l'autre côté du Rhin. Mais l'Allemagne n'apparaît pas pour autant comme un modèle, elle est plutôt perçue comme une puissance menaçante. Lorsque le député socialiste Arnaud Montebourg, qui était candidat à la primaire au Parti socialiste, a dénoncé le retour de l'Allemagne de Bismark, il a dit tout haut ce que beaucoup pensent : l'Allemagne veut désormais devenir hégémonique en Europe. Or, les Français ne peuvent pas concevoir l'Europe autrement qu'en étant parmi les leaders. Après l'élection, quel que soit le vainqueur, les Allemands devront donc faire des compromis et donner des gages s'ils veulent préserver la relation franco-britannique. Si François Hollande emporte l'élection, les répercussions pourraient être plus importantes car ce serait un signal fort pour les capitales européennes et pour les marchés financiers. Rappelons que François Hollande a désigné le "monde de la finance" comme son principal adversaire.

 

3) La France est un pays fondateur de l'Europe. Mais aujourd'hui on assiste à une vague de euroscepticisme, tous les candidats ont parlé mal de l'Europe. Il ne s'agit pas de la première fois, on l'avait déjà vu au referendum du 2005. Est-ce que il s'agit de un phénomène temporaire ou on est en train de voir le début de une nouvelle attitude des français regarde à l'Europe et si c'est ça est-ce que ça pourrait vraiment conditionner la politique européenne?

 

Professeur Vincent Tournier

Contrairement à ce que laisse entendre le référendum de 2005, l'opinion publique n'a pas évolué radicalement sur l'Europe : il serait faux de penser qu'on est passé d'une acceptation sans faille à un refus radical. En revanche, il est vrai que les doutes sur les objectifs et sur la nature de l'Union européenne sont plus marqués qu'autrefois. La crise économique a accentué ces doutes car elle a donné le sentiment que l'Europe n'était pas réellement protectrice ; elle a aussi révélé que la solidarité européenne pouvait avoir ses limites, notamment du côté de l'Allemagne. Les mouvements radicaux, à gauche comme à droite, sortent renforcés de cette situation : la crise paraît leur donner raison. Il faut s'attendre à ce que la pression de l'opinion soit désormais plus forte. Si les prochains traités ne donnent pas suffisamment des garanties aux électeurs, s'ils ne sont pas suffisamment rassurants, ils risquent de passer plus difficilement.

 

4) Sarkozy a été accusé d'avoir été trop faible face à l'Allemagne. Mais à l’extérieur de l'Europe il a été très dynamique (en Libye, en Cote d'Ivoire et en Syrie). Est-ce que on doit s'attendre que ce dynamisme va continuer après les élections ou le nouveau président sera obligé à l’abandonner pour mieux faire face aux problèmes nationals?

 

Professeur Vincent Tournier

Nicolas Sarkozy voulait effectivement faire une "rupture" en politique étrangère. Son bilan n'est pas négligeable : cela s'est traduit par des inflexions sensibles, avec notamment la volonté de tisser un partenariat plus étroit avec les Etats-Unis. On a vu aussi la désignation de Bernard Kouchner, le fondateur de Médecins sans frontières, comme ministre des affaires étrangères. Cela dit, en politique étrangère, les changements sont toujours assez lents car les contraintes sont fortes. Le retour de la France dans l'OTAN prolonge une évolution qui avait été engagée par Jacques Chirac, son prédécesseur. Quant au projet d'établir un partenariat privilégié avec les pays de l'Afrique septentrionale (l'Union pour la Méditerranée), il a été sérieusement bousculé par le printemps arabe. Les défis qui se poseront après l'élection restent nombreux. Il va s'agir de suivre attentivement l'évolution des pays arabes, sont la situation reste très incertaine, ce qui s'accompagne d'une déstabilisation de la région du Sahel, ainsi que la question de l'Iran, sans parler du retrait des troupes d'Afghanistan. Compte tenu de la crise économique, les Français vont sans doute être de plus en plus réticents pour soutenir un engagement international coûteux, dont les résultats paraissent aléatoires.

 

 

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2 Comments
J'espere ça Monsieur Dion et je l'espere pour le pays. Dans tout cas il ne faudra pas beaucoup de temps pour le-voir
Mr hollande va changer la France et dans le bon sens . il est quelqu'un proche du peuple !!!

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