Il ne s’agit pas seulement de un problème géopolitique, la dispute entre la Chine et les Philippines pour les iles Scarborough a aussi favori le retour du nationalisme chinois. Ce sentiment n’est pas un phénomène naturel, souvent il a été encouragé par le régime qui voulait « détourner » l'attention des citoyens des problèmes à l’intérieur du pays  . On a parlé de ce thème et de ces conséquences avec Monsieur Giovanni Andornino, professeur de sciences politiques et expert de la Chine à l’Université de Turin.

1) Après les tensions entre Manille et Pékin on a lu sur les sites chinois plusieurs appels en faveur de une réponse forte contre les Philippines. A votre avis est-ce qu’il s’agit de un phénomène temporaire ou plutôt il est le signal d'une résurgence du nationalisme en Chine?

Professeur Giovanni Andornino
On a déjà vu des situations similaires dans le passé et quand il y a des événements spécifiques avec une importance pour les médias on les voient plus clairement.  Ils s’agit principalement des certains secteurs de la société chinoise qui rendent le débat animé sur le web, je ne pense pas qu'on peut parler de la mobilisation de masse.

2) Selon Vous le gouvernement est-il capable de contrôler cette situation où le régime pourrait être bouleversé par la situation?

Professeur Giovanni Andornino
La politique en Chine est construite sur le monopole du pouvoir de un seul parti politique le Parti communiste. La stabilité de ce système est liée à la capacité du parti d’assurer un rapide développement économique. En Tant que tout ça va continuer et le parti est légitimé par cette situation les autorités chercherons à «gérer» les impulsions nationalistes.  Mais si  il y aura d'autres facteurs qui pourraient miner cette  légitimité et la leadership est tentée d'utiliser le nationalisme pour renforcer son image on pourrait voir un scenario plus dramatique.

3) Est-ce que ce phénomène pourrait nuire à la Chine en augmentant la peur de ses voisins et en les approchant aux États-Unis?

Professeur Giovanni Andornino
Plusieurs observateurs ont noté comme la Chine n’a pas été capable  de rassurer ses voisins. Si aux années quatre-vingts-dix la rhétorique de la "montée pacifique"(qui est devenue plus tard le "développement pacifique") a eu du succès, après le 2009 on a vue monter un climat de méfiance par apport à la politique de Pékin.

4) L'historien britannique Nial Ferguson a parlé du nationalisme chinois comme de un phénomène très agressive qui aurait encouragé l'expansion économique du pays. Ferguson a aussi fait une comparaison entre cette situation et la politique allemande avant la première guerre  mondiale. Aujourd’hui l'Allemagne a adopté une sorte de «nationalisme confiant» ou il n’y a pas des éléments extrémistes ;pensez-vous que la Chine peut faire la même chose. Ou plutôt la nature autoritaire du  régime autoritaire peut rendre ce passage plus compliqué?

Professeur Giovanni Andornino
Les comparaisons historiques sont souvent suggestives, mais elle pourraient être aussi trompeuses. Aujourd’hui on a des conditions économiques complexes et différentes que dans le passé; les grand dirigeants industriels et le grand capital financier savons bien que la mondialisation a changé le contexte mondial en général. Pour ce qui concerne le discours sur un nationalisme chinois «confiant» si on observe les récentes turbulences sur le sujet de la succession à la direction du Parti, je crois qu'il faudrait douter de un scenario si optimiste.