Pas de surprise
« Ce n’est pas fini », c’est ça ce que j’avais répondu à mes amis anglais et français après le démission de Silvio Berlusconi il y a 13 mois.
Le Cavaliere avait été forcé à partir à cause de l’incapacité de son gouvernement face à la crise économique qui était en train de traîner le pays dans un « scenario grec ». Il avait été replacé par Mario Monti qui a dû sauver la quatrième économie de l’Union Européenne de la faillite, mais dans tout cas il paraît que la carrière de un des hommes politique le plus discuté était en train de terminer.
Rien n’était plus faux; Silvio Berlusconi avait perdu une bataille mais il n’avait aucune intention d’abandonner la guerre. Aujourd’hui on a la preuve de ça : le Cavaliere vient d’attaquer Mario Monti en l’accusant d’être le responsable de la crise de l’économie italienne et se dit prêt à se présenter encore une fois pour les élections politiques du 2013. Ça ne représente pas une vraie surprise; même si le Cavaliere a été incapable de gérer l’économie, même si il n’a pas fait les réformes nécessaires pour relancer le pays et même si son parti (le PDL) a été impliqué dans plusieurs scandales Berlusconi n’a jamais pensé de se mettre à la retraite. Il a souvent donné preuve de un orgueil démesuré et il reste toujours un leader charismatique. Il a donné preuve de n’être pas capable de gouverner, mais il peut encore mener une campagne électorale.
Berlusconi a parfaitement incarné un modèle culturel très spécifique; un modèle culturel dans lequel il n’y a aucune place pour l’autocritique et pour le respect des règles qui habituellement caractérisent la vie de un pays démocratique. Il avait démissionné mais ce modèle n’a jamais disparu, le « Berlusconisme » a été toujours là.
Le Cavaliere n’ avait vraiment disparu, mais il attendait seulement le moment pour rentrer en scène. Mario Monti a fait le sale boulot que Berlusconi aurait dû exécuter mais qu’il n’était pas capable d’achever; aujourd’hui il va contre-attaquer. La stratégie sera toujours la même: refus de reconnaitre aucune responsabilité dans la crise économique (même s’il a gouverné pour 8 ans entre le 2001 et le 2011), exagérer la théorie de un complot contre lui (un complot mené cette fois par les « mauvais allemands » et la haute finance plutôt que par les communistes) et alliance avec le parti sécessionniste de la Ligue Nord (même si les journaux du Cavaliere comme « Il Giornale » et « Libero » habituellement exaltent « l’esprit patriotique italien »).
Mais cette fois pour le Cavaliere remporter une autre victoire pourrait être plus difficile. Même si maintenant le mécontentement populaire pour les mesures d’austérité s’adresse tout contre Mario Monti, peut-être que pas tous les italiens aient oublié la faillite politique de Berlusconi. Sur le plan médiatique le Cavaliere peut encore compter sur ses chaînes de télévision, mais pour ce qui concerne le nouveaux médias et les social network il souffre encore de un grand retard.
D’un point de vue politique il faut dire que cette fois la Gauche pourrait être capable de faire face au retour du Cavaliere. Elle vient de se revitaliser après ses élections primaires de la semaine passée et plus en général elle a engagé une reforme de ces cadres qui a donné un peu plus de place aux jeunes. En outre dans les forces de centre-droit il y a plusieurs personnages qui ne sont pas favorables au retour de Berlusconi et qui préféraient soutenir une éventuelle candidature de Mario Monti.
Dans tout cas, quel que soit le résultat des élections du 2013, la chose la plus étonnante c’est que Berlusconi va rentrer en scène et même si ne gagnera pas il pourrait encore conditionner la vie politique nationale.
Non, ce n’est pas fini. Pas encore
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