La dernière chance
La règle du « politiquement correct » a toujours empêche de le-dire mais il ne s’agit pas vraiment de un mystère. La plupart de la presse mondiale et ses lecteurs ne regarderont pas aux élections pour savoir qui gouvernera le pays, Ils regarderont aux élections surtout pour voir si les italiens oseront reposer encore une fois leur confiance dans les mains de Silvio Berlusconi.
On ne le dit pas directement mais plusieurs journaux européens et l’opinion internationale ont souvent eu de la peine à comprendre pourquoi un homme qui n’a jamais été capable de gouverner, qui se trouve impliqué dans plusieurs scandales et qui a trainé le pays au bord du gouffre a eu la chance de gagner si nombreuses élections. Tout ça à la fin a gravement atteint l’image mondiale des italiens qui ont été souvent représentés comme « immatures », pas « capables de produire une bonne classe politique ». Aujourd’hui le Cavaliere semble remonter dans les sondages et ça peut faire ressortir cette image négative.
Une partie de l’opinion publique italienne s’est souvent vexée pour ce jugement et il faut dire que effectivement les vraies raisons du succès de Berlusconi ont été rarement investiguées. La manque de une vraie opposition pendant les dernières 12 années, les erreurs commis par la Gauche, la manque historique de un vrai parti de droite modérée (comme le UMP en France ou la CDU en Allemagne que lui a permis de se présenter comme l’équivalent de un vrai leader modéré) ; tous ces aspects ont été souvent sous-estimés. On a préféré regarder aux succès de Berlusconi exclusivement comme le résultat de son pouvoir médiatique et de la « manque de fiabilité » des italiens, mais ça n’explique pas tout.
Dans tout cas cette fois pour les italiens il n’y aura pas d’excuses. Après la faillite du dernier gouvernement de Silvio Berlusconi, après la vague des scandales qui ont touchés son parti et la déroute de l’économie, une nouvelle victoire du Cavaliere sera très difficile à justifier face au monde entier. De plus cette fois le pouvoir médiatique pourrait avoir été contrasté efficacement par Internet dont a bénéficié beaucoup le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.
Cette fois les italiens ne votent pas seulement pour l’économie ou pour le travail ; cette fois ils votent aussi pour leur réputation.
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