Les deux militaires italiens accusés d’avoir tué deux pêcheurs indiens sont innocents. Avant que un procès pénal impartial soit déroulé et qui montre sans doute leurs éventuelles responsabilités personne peut les-accuser d’être des assassins. À la fin peut-être qu’ils vont vraiment obtenir ce procès juste, peut-être.
Au contraire pas de doutes sur les conséquences négatives pour l’Italie si Rome n’eût pas respecté les accords avec les indiens. New Delhi avait accepté de faire rentrer les deux militaires italiens pour les élections du 24 Février après la promise qu’ils auraient fait retour en Asie le 22 Mars. Mais au début du mois Rome avait dit que les deux hommes auraient restés en Italie parce que il n’y avait pas des garanties de un procès juste. Surtout il a avait le risque de la peine capitale pour les militaires. La réaction indienne a été violente avec la décision d’empêcher à l’ambassadeur italien, qui était garant de l’accord, de quitter le pays.
Les deux militaires, qui étaient chargés d'assurer la protection d’une pétrolier italienne, avaient été détenus depuis un an en Inde après la mort de deux pêcheurs indiens tués par balles près de la côte indienne après avoir été confondus pour des pirates.
Pas question qu’ il y a encore beaucoup de choses pas claires dans cette affaire et que l’attitude du gouvernement indien n’a pas été impeccable. Pour ce qui concerne le droit de juger les deux militaires il y a un manifeste conflit juridique pas facile à résoudre. Selon les traces GPS la pétrolier était dans la zone contiguë et donc l’Inde pourrait réclamer (mais seulement réclamer) le droit de juger les deux hommes. Mais d’un point de vue du droit international il s’agit de un cas nouveau et extraordinaire, très difficile à juger. Puis encore l’Inde a rejeté pour 13 mois toutes les prépositions de Rome pour résoudre la question dans un contexte international et la décision indienne d’empêcher à l’ambassadeur italien de quitter le pays semble être une violation de la convention de Vienne sur l’immunité des diplomates.
Mais dans tout cas la décision italienne de ne faire pas rentrer les deux militaires, après avoir promis le contraire, aurait pu avoir des conséquences catastrophiques pour l’image de l’Italie dans le monde. Les italiens ont souvent été victimes de un stéréotype selon lequel ils seraient des « filous » indignes d’aucune confiance. Après cette affaire cette image internationale de un peuple à qui on ne peut pas faire confiance aurait risqué d’être renforcée. La gestion diplomatique de la crise par Rome a aussi suscité quelques perplexités parce que l’Italie a refusé de se consulter avec l’Union Européenne et de la faire parteciper comme médiateur. Avec quel état d’esprit les partenaires de l’Italie auraient accepté encore de traiter avec Rome après cette volte-face ?
De plus cette crise diplomatiques aurait pu conditionner négativement les relations commerciales et les investissements entre les deux pays. Tout ça n’aurait pas été bon pour l’Italie parce que l’Inde est une des nouvelles puissances économiques et dans un moment de crise économique l’Italie ne devrait pas se permettre de perdre un Partner important comme le pays asiatique. Sur les relations économiques avec l’Asie Rome est déjà très en retard par rapport à ses partenaires européens, à cause de cette crise l’ espace pour l’économie italienne dans la région la plus dynamique au monde aurait pu se réduire.
Au contraire la décision prise hier par les autorités italiennes de faire rentrer en Inde les deux militaires pourrait limiter les dommages de la crise. Il ne s'agit pas de un succès diplomatique et il y a des risques dans cette décision parce que on ne peut pas être sûrs que New Delhi respectera ses engagements. Mais après sa première volte-face diplomatique il n'y avait pas beaucoup d'autres solutions. Rome a montré que à la fin elle respecte ses engagements et ses relations économique avec le géant asiatique ont pourraient avoir été préservés. Elle aurait aussi obtenu plus de garanties juridiques pour ces militaires, surtout qu’ils ne devraient pas risquer la peine capitale. Le Pdl, le parti de Silvio Berlusconi, s’est le seul qui s’est élevé contre l’accord qui a été représenté comme une « trahison de la patrie ». Il s’agit de une attitude honteusement hypocrite parce que ça fait plus de 13 ans que le Pdl est allié avec la Ligue Nord, un parti sécessionniste qui a souvent outragé l’orgueil national italien et une partie du pays. Face aux insultes de son allié contre les valeurs nationaux et contre l’idée de patrie le parti de Berlusconi et le journal de sa famille (qui a souvent mené une campagne raciste pendant toute la crise avec l’Inde) n’ont jamais rien dit.
Avec la rentrée de deux hommes l'Italie a montré du courage et a pris des risques. Maintenant c'est à New Delhi de montrer sa capacité de respecter ses engagements et de mettre en place un procès regulier contre les deux militaires. Maintenant la balle est dans le camp de l'Inde.