Les Boutades
Une boutade. C'est comme ça que Roberto Calderoli a qualifié ses insultes racistes contre Cecile Kyenge, ministre italien pour l’intégration d'origine congolaise. Pendant un meeting Roberto Calderoli, un important leader de la Ligue Nord et vice-président du Senat, avait dit que Madame Kyenge ressemblait à un orang-outan.
Il ne s'agit pas de la première fois qui Monsieur Calderoli et d'autres personnages de son parti pratiquent l'insulte raciste. Ils l'avaient déjà fait plusieurs fois aussi quand ils faisaient partie du gouvernement de Silvio Berlusconi. La justification a été toujours la même : il s'agit seulement d'une « boutade ».
Pas de surprise donc si Calderoli n'a pas voulu démissionner malgré les critiques pour ces insultes ; pour ces « gens-là » les insultes font seulement parti de la communication politique.
Cependant dans ce cas il y a une raison de plus à la base du racisme de Calderoli. À cause de plusieurs scandales et de sa désastreuse participation politique aux gouvernements de Berlusconi le parti xénophobe vient de perdre un grande partie de son consensus. Pendant les dernières élections il a obtenu un très mauvais résultat et ses militants les plus fidèles vont s'inquieter.
La Ligue Nord avait promis une réforme fédéraliste et une réorganisation de la bureaucratie mai à la fin elle n'a fait rien de tout ça. Au contraire les régions du Nord sont plongés dans une grave crise économique qui a éclipsé le mythe du « Nord travailliste et efficient » et qui a donné preuve de la faiblesse du « Système Nordiste »
En outre à l’intérieur du parti il y a encore un conflit latent entre les supporters du vieux leader Umberto Bossi et les hommes du président de la Lombardie Roberto Maroni.
Les insultes racistes de Calderoli sont surtout un moyen populiste de regagner la confiance de la partie la plus extrémiste (et moins « mature ») du mouvement xénophobe et de faire oublier la faillite de la Ligue Nord pendant ces dernières années.
En réalité le seul résultat réel politique par lequel on se souvient de Calderoli c'est la loi électorale qui favorise l’instabilité politique nationale et qui a été définie une « cochonnerie ».
Cochonnerie et insultes ; c'est ça le curriculum politique de Monsieur Calderoli. Dans un pays normal et mature un homme comme ça aurait déjà démissionné, mais ça n'est pas le cas de l'Italie contemporaine. No, pas encore.
Dans tout cas il aurait été très intéressant à savoir comme Calderoli et les militants de la Ligue Nord auraient réagi face à des insultes similaires contre eux. Par exemple : si quelqu’un disait que les gens du Nord sont tous des « cancres pas trop intelligents» ou que Monsieur Calderoli est un « incompétent» à cause de sa moyen carrière politique comme réagiraient-ils ?
Allons Monsieur Calderoli, allons chers amis de la Ligue Nord, il ne s'agit que d'une boutade.
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